disons rien ! — et cependant, il nous faut aller les trouver : tel un enfant qui soupire après ses compagnons, et une fois au milieu d’eux joue tout seul. C’est uniquement de la présence que nous avons besoin. Mais une chose est certaine — en quelque mesure, le commerce de nos semblables nous est nécessaire. L’expérience des solitaires est positive — nous perdons nos journées et sommes dépouillés d’idées par absence de gens à qui parler. L’entendement ne peut pas plus se vider par sa propre action qu’un distributeur automatique.
Le pasteur va de maison en maison tous les jours de l’année pour donner aux gens le réconfort d’une conversation bienfaisante. Le médecin aide surtout de la même manière, par une causerie saine, qui met l’esprit du malade dans la disposition voulue. Dîner, promenade, coin du feu, tout a la conversation pour fin principale.
Voyez comme la nature a assuré la communication des connaissances. Il est certain que l’argent ne brûle pas plus de sortir de la poche du jeune garçon, qu’une nouvelle ne brûle dans notre mémoire jusqu’à ce que nous puissions la dire. Et dans l’activité supérieure de l’esprit, chaque perception nouvelle est accompagnée d’un frémissement de satisfaction, et en faire part à d’autres est aussi un plaisir. La pensée est l’enfant de l’intelligence, enfant conçu avec joie, et engendré avec joie.
La conversation est le laboratoire et l’atelier de l’étudiant. L’affection ou sympathie est un auxiliaire. Le désir de répondre aux besoins d’un autre esprit vous aide à éclairer votre pensée. Nous sommes possédés d’une certaine vérité, et luttons de toutes les