de Dante, les Sonnets de Michel-Ange, le Drame anglais de Shakespeare, Beaumont et Fletcher, Ford, et même la prose de Bacon et de Milton — à notre époque les Odes de Wordsworth, et les poèmes et la prose de Gœthe, ont cette puissance d’élargissement, inspirent l’espoir et les tentatives généreuses.
La place me manque — et cependant j’aurais aussi bien pu ne pas commencer que de passer sous silence une classe d’ouvrages qui sont les meilleurs : je veux dire les Bibles de l’humanité, les Livres sacrés de chaque nation, qui expriment pour chacune le résultat suprême de leur expérience. Après les Écritures en hébreu et en grec, qui constituent les Livres sacrés de la Chrétienté, ces Bibles sont le Desatir des Perses, et les Oracles de Zoroastre ; les Védas et les Lois de Manou ; les Upanishads, le Purana de Vishnou, le Bhagvat Geeta des Hindous ; les Livres des Bouddhistes ; les Classiques chinois, en quatre livres, qui contiennent la sagesse de Confucius et de Mencius. Il faut y joindre aussi d’autres livres qui ont acquis dans le monde une autorité à demi canonique, car ils expriment les plus hauts sentiments et l’espoir des nations. Tels sont l’Hermès Trismégiste, qui se donne pour un reste égyptien ; les Maximes d’Épictète ; celles de Marc-Aurèle ; le Vishnou Sarma des Hindous ; le Gulistan de Saadi ; l’Imitation du Christ de Thomas à Kempis, et les Pensées de Pascal.
Tous ces livres sont l’expression majestueuse de la conscience universelle, et répondent mieux à nos vues quotidiennes que l’almanach de l’année ou le journal du jour. Mais ils sont pour l’intimité, et doivent être lus à genoux. Leurs messages ne sont pas