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que ces esprits jettent l’un sur l’autre. Ainsi, les œuvres de Ben Jonson sont une sorte de lien qui rattache tous ces êtres supérieurs les uns aux autres, et au pays auquel ils appartiennent. Il a écrit des vers à tous ses contemporains notables, ou sur eux-mêmes ; tant il y a, qu’avec toutes ses poésies de circonstances, les portraits esquissés dans ses Découvertes, et le compte rendu bavard de ses conversations avec Drummond ou Hawthornden, il a réellement illustré l’Angleterre de son temps, de la même manière, sinon au même degré, dont Walter Scott a célébré les personnages et les paysans de l’Écosse. Walton, Chapman, Herrick, et sir Henry Wotton, écrivent aussi pour les temps à venir.

Parmi les meilleurs livres, se placent certaines autobiographies, comme Les Confessions de saint Augustin, la Vie de Benvenuto Cellini, les Essais de Montaigne, les Mémoires du cardinal de Retz, Les Confessions de Rousseau, le Journal de Linné, les Autobiographies de Gibbon, de Hume, de Franklin, de Burns, d’Alfieri, de Gœthe, et de Haydon.

Un autre genre de livres intimement liés à ceux-ci, et d’un intérêt pareil, sont ceux que l’on peut appeler « Propos de Table » : les meilleurs d’entre eux sont le Gulistan, de Saadi, les Propos de Table de Luther, les Vies d’Aubrey, les Anecdotes de Spence, les Propos de Table de Selden, les Conversations d’Eckermann avec Gœthe, les Propos de Table de Coleridge, et la Vie de Northcote, par Hazlitt.

Il est une classe de livres dont j’exprimerai la valeur en leur donnant le titre de « Favoris » : tels sont les Chroniques de Froissart, la Chronique du Cid, par Southey, Cervantes, les Mémoires de Sully,