La Nature, comme un testateur circonspect, dispose ses biens de manière à ne pas les octroyer tous à une génération, mais a une tendresse prévoyante et une sollicitude équitable pour les hommes de demain, et pour la troisième et la quatrième générations.
Là gisent les réserves inépuisables. Les rocs éternels, comme nous les appelons, ont conservé leur oxygène ou chaux sans diminution, intégralement, comme à l’origine. Aucune particule d’oxygène ne peut s’altérer ou s’user, mais elle a la même énergie qu’au premier jour. Les bons rochers, ces serviteurs patients, disent à l’homme : « Nous gardons le pouvoir sacré comme nous l’avons reçu. Nous n’avons pas failli à notre obligation ; et maintenant — en notre journée immense, l’heure ayant enfin sonné — prenez le gaz que nous avons accumulé, mélangez-le avec l’eau, et libérez-le pour qu’il se développe dans les plantes et les animaux, et obéisse à la pensée de l’homme. »
La terre travaille pour lui ; la terre est une machine qui a chaque application de l’intelligence confère des services presque gratuits. Chaque plante est une manufacturière du sol. Le développement commence dans l’estomac de la plante. L’arbre peut emprunter à toute l’atmosphère, toute la terre, toute la masse mouvante. La plante est une pompe aspirante — puisant de toute sa force dans le sol par ses racines, dans l’air par ses feuilles.
L’air travaille pour lui ; l’atmosphère, vigoureux dissolvant, absorbe l’essence et les esprits volatils de tous les corps solides du globe — dissout en lui les montagnes. L’air est la matière volatilisée par la cha-