CHAPITRE V
Reconstruction d’une philosophie
Leconte de Lisle et l’Inde
L’Inde, dont le rôle fut si décisif dans le développement de la pensée de Leconte de Lisle, n’apparaît que tard dans sa vie. Ce n’est certainement pas par les Hindous de Bourbon qu’il l’a connue. Il faut songer à ce que devait être un Hindou aux yeux du fils d’un colon ; un être bon tout juste à porter un manchy, aussi étranger à toute philosophie qu’un nègre ou un bœuf de Tamatave. Jusqu’en 184 ? donc, rien ne permet de supposer un contact véritable. À Rennes, une fois, on le voit nommer Brahma comme le Dieu hindou par excellence[1] : c’est exactement ce
- ↑ Premières poésies et lettres intimes, p. 147. [Une fleur du Gange.]
Sous les palmiers, frais berceau du vieux Gange,
Céleste enfant, quel rayon t’anima ?
De notre Christ es-tu quelque doux ange,
Ou de l’aurore, au souffle de Brahma
Un blanc génie aux ailes de topaze…
