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CHAPITRE III[1]

La destruction du Spiritualisme


Abandon du christianisme. — Passage dans le panthéisme spinoziste. — Recherches et doutes. — Leconte de Lisle athée.



Toute cette ardente religiosité, Leconte de Lisle ne la séparait pas de la forme chrétienne. Mais, sur les croyances chrétiennes, nous avons vu qu’il n’a qu’une sorte de certitude morale, et que des opinions rationnelles

  1. Quelques mots sont nécessaires sur les documents pour la première partie de ce chapitre. La correspondance avec Rouffet s’arrêtant en octobre 1840, la Variété en mars 1841, de 1841 à 1844 s’étend une longue lacune, avec deux pièces de vers à peine d’une vingtaine de vers chacune. Certains journaux de Bretagne de cette époque contiennent pourtant des vers de Leconte de Lisle, mais ils sont introuvables à Paris, et quant à une publication en volume, le poète, quelques années avant sa mort, s’y est formellement opposé. Je n’ai donc pu me rendre compte du chemin parcouru que par la comparaison du point de départ et du point d’arrivée, constitué par les lettres de Bourbon à Adamolle. Quant au « volume de poésies prêt à être publié » dont il parle en janvier 1845 et qui devait contenir des poésies écrites à Bourbon