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Car tu sièges auprès de tes Égaux antiques,
Sous tes longs cheveux roux, dans ton ciel chaste et bleu ;
Les âmes, en essaims de colombes mystiques,
Vont boire la rosée à tes lèvres de Dieu.

Et comme aux jours altiers de la force romaine,
Comme au déclin d’un siècle aveugle et révolté,
Tu n’auras pas menti, tant que la race humaine
Pleurera dans le temps et dans l’éternité.


    a paru dans les Poèmes et Poésies de 1855 : peut-être n’est-ce pas une hypothèse trop hasardée de supposer que le Nazaréen a été écrit à la suite de ces vers du Runoïa, dans un de ces retours où l’esprit est rejeté d’un pôle de la pensée au pôle contraire, comme il arrive souvent à Leconte de Lisle.