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de réussir. Je sais bien que mes amis me font souvent des reproches : « Tu fais toujours la même femme, » me disent-ils. D’abord ce n’est pas vrai ; toi, tu es cent femmes en une seule. Et puis, si je ne sais plus faire que celle-là ? Tu sais que j’ai tenté plusieurs fois de prendre des modèles. J’avais peur de t’ennuyer. Mais je ne faisais rien qui vaille. C’est toi, toujours toi que je voyais. Il faut en prendre ton parti, chère femme… l’artiste comme l’homme t’appartient tout entier.

Suzanne ne répondit pas. Elle écoutait à peine.

— Songe, continua Jacques Roland, qu’avant de te connaître il me fallait quelquefois dix modèles pour une seule toile. J’essayais de former