C’est par la substitution des clefs non écrites aux clefs ostensibles que s’opère la transposition musicale. Avant d’entrer dans de plus longs détails à ce sujet, disons d’abord que :
La clarinette en ut exécute telle qu’elle est écrite, c’est-à-dire en clef de sol deuxième ligne.
Les clarinettes en la et en si bémol, quoique écrites également en clef de sol deuxième ligne, exécutent, la première (en la) en clef d’ut première ligne, à laquelle on ajoute mentalement trois dièses, et la seconde (en si bémol) en clef d’ut quatrième ligne, à laquelle on ajoute aussi mentalement deux bémols.
Clarinette en ut[1] ou en C |
effet identique | 8va bassa (pour les cors) | |
Idem en la ou en A |
effet | ||
Idem en si ♭ ou en B ♭ |
effet |
Les cors anglais s’écrivent aussi sur la clef de sol deuxième ligne ; mais on doit les transposer mentalement en clef d’ut seconde ligne, et ajouter un bémol à la clef, parce qu’ils exécutent en fa majeur.
Cor anglais | effet |
Les trompettes et les cors de toutes les espèces jouent toujours en ut ostensiblement ; mais, au moyen de corps de rechange, on obtient autant de nouvelles toniques qu’il y a de degrés naturels ou bémolisés dans une gamme. Cette disposition oblige l’accompagnateur à connaître les clefs à leurs différentes positions, même celles le moins usitées. Exemple :
Trompettes et cors en en ut ou en C |
effet identique |
- ↑ Les Allemands et les Italiens indiquent le ton des instruments transpositeurs au moyen des lettres-notes : C (ut), D (ré), E (mi), F (fa), G (sol), A (la) et B ou H (si) qui, encore aujourd’hui, forment l’alphabet musical des peuples du Nord.