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il me semble assez extraordinaire que sans savoir si mon discours attirera votre attention, j'entreprenne de répondre à deux objections qui peut-être ne me seront point faites. j'hésitai longtemps à vous le soumettre. deux littérateurs que j'estime également m'engageant l'un à le présenter, l'autre à en changer toute l'économie. x c'est pour ce motif que je me suis tu sur l'apologie des curés, ouvrage ⁁principal dont il fut le rédacteur, mais dont les auteurs réels étaient arnauld et les curés. d'ailleurs ces écrits polémiques sont complètement oubliés. celui-ci voulait surtout que je xxxxxxx y voir force théologie. j'avoue toutefois qu'après un examen aussi sérieux qu'il m'a été possible des querelles sur le jansénisme, j'ai craint d'aborder cette matière et de peur de vous ennuyer et de peur de mal prendre le vrai sens de l'église, ce qui m'eut donné l'air d'un sectaire sans que je m'en fusse ⁁x douté. je n'ai point consigné non plus les résultats scientifiques positifs des travaux de pascal. le ton de l'éloge se refuse à admettre le langage sévère des mathématiques, mais dans des notes que je joindrai à mon ouvrage, si vous le jugez convenable, j'ai analysé presque tous les traités que nous avons de lui. afin on m'a reproché davoir présenté le siècle où parait pascal, comme démoralisé. mais qu'on se rappelle qu'il naquit 3 ans après la mort d'Henri IV, que la plupart des acteurs de la st barthélémi existaient encore, que marie de médicis entourée d'astrologues ne tenait rien moins qu'une école de [mœurs], que plus tard richelieu fit ployer mémoires de et de brienne toutes les têtes sous le joug, sans raviver pour cela la morale, qu'alors même les évêques vivaient au milieu des camps et affectaient les manières militaires, que le cardinal ministre fut jeai. hist. du card. richelieu accusé par tous les historiens de certains oublis de sa dignité que je ne rappellerai pas par respect; qu'on voie dans corneille cet étalage de maximes les plus [absconces] sous le nom de politique, que lorsque l'un de ses interlocuteurs indigné du froid exposé de tant de crimes, se récrie, l'autre lui répond vous suivez mal les cours, voilà qui peint l'époque; qu'on se remémore tous ces faits et peut-être ne m'accusera-t-on pas de fausseté historique, lorsque j'ai appellé ce siècle démoralisé.