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en maître du monde. l'orgueil l'a conduit à une indifférence altière; il a voulu être son dieu à lui même, et n'a plus obéi qu'à ses propres opinions. fièrement il étalait une morale qui semble austère. mais qu'en penser? elle naquit de cette raison pliable à tout, et qui au même moment où elle prêche la vertu, est prête à permettre et à justifier le crime, si elle y est incitée par ces aiguillons secrets qui agissent dans l'obscurité du cœur.

D'autres sont venus le troubler dans son triomphe, et se sont joués de cette puérile jactance. l'homme est vain, petit, méchant, ridicule, ont-ils crié à ses oreilles. la vérité l'offusque. ce désir de la gloire dont il se fait si grand, de misérables adulations le contentent. l'âme sait-elle quand elle se trompe, puisque l'essence de la méprise consiste à la méconnaître. qui la peut assurer du bon et du vrai, incertaine qu'elle est si son auteur fut un être bon ou méchant, et par conséquent s'il lui donna des inclinations bonnes ou mauvaises?