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maux de la vie sans se plaindre jamais ; et, quoique rempli d'indulgence pour les défauts d'autrui, il était pour lui, d'une rigidité extrême. en vain on voulut le décider à l'himen, il y avait renoncé pour toujours en pensant comme le maréchal de gassion qui n'estimait point assez la vie pour vouloir en faire part à quelqu'un.

Cependant ses ouvrages ruinaient de plus en plus sa santé : la faiblesse de son corps ne pouvait suffire à l'activité de son esprit. il fut, peu de temps après, attaqué d'une paralysie , et cequi[sic] contribua d'avantage[sic] aux douleurs qui l'accablaient, ce sont les suites d'une chûte qui, lui ayant ébranlé le cerveau, lui donnèrent des insomnies cruelles et des visions quil[sic] interpréta en un avis du ciel. il abandonna alors l'étude des sciences profanes, renonça à tous plaisirs, à toute superfluité; rompit avec le monde, ne conserva de liaisons qu'avec des amis remplis de principes religieux. cette vie paisible porta quelqu'adoucissement à ses maux ; mais il chérissait cet état de langueur, le trouvant fort désirable pour un chrétien tout à fait en rapport avec la modération de l'âme, exigée par la morale évangélique. il regardait la religion comme indispensable au bonheur des hommes, nécessaires pour fixer leurs incertitudes, pour adoucir les maux de la vie. tout lui annonçait un être suprême ; mais il ne se borna pas à une admiration stérile, il savait qu'il est un autre hommage, un tribut perpétuel de reconnaissance qui se paye à dieu en aimant, en servant nos semblables ; et tous ses jours