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talent qui ne faisait que naître, on vit que son esprit tiendrait du prodige. Son instruction commença par les langues étrangères, mais il fit un chemin tellement rapide dans cette sorte d'étude que son père, étonné d'une conception si précoce, vit qu'il fallait à ce génie supérieur des alimens plus subtiles[sic], des difficultés à vaincre des secrèts[sic] à deviner. deux sœurs qui disputaient d'agrémens et de sagesse partageaient avec lui les heures du travail et faisaient dans les belles lettres, dans la langue latine, des progrès étonnans ; leur père, lié d'amitié avec des hommes illustres, tels que Roberval, Lepailleur, mersenne et Saci, les réunissait chez lui pour raisonner sur l'objet de leurs travaux. Blaise assistait à ces conférences il y prétait une attention singulière ; voulait savoir les causes et les effets, et trouvait toujours simples les questions difficiles. cette société savante a été l'origine de l'académie des sciences qui ne fut établie sous le sceau de l'autorité royale qu'en 1666. on s'y abstenait de parler devant lui de mathématiques et de phisique, trouvant ces sciences trop audessus de son âge ; et pur entraver cet esprit trop avide on lui promit la géométrie quand il saurait le grec et le latin ; mais la nature seule fait les bons écoliers. elle développa si rapidement l'entendement de Pascal qu'on craignit de cette application des suites funestes pour sa santé. il devancait[sic] tous ses contemporains dans un âge ou[sic] l'on obtient, avec tant de peine, l'aptitude des enfans et laissait bien loin derrière lui ceux qui, aidés d'un travail assidu, espéraient l'égaler. il leur montra que rien ne peut se comparer aux faveurs gratuites de la nature. Pascal était né d'un tempérament bilieux et