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son génie. labruyère qui avait l'esprit si juste et si pénétrant n'avait pas sa profondeur.

En vain Condorcet et Voltaire ont fait la critique de ses pensées sublimes, en vain ils l'ont accusé d'avoir falsifié l'histoire pour plaire disaient-ils à quelques jansénistes qui avaient subjugué son imagination exaltée. ils sont les seuls qui aient osé insulter la religion dans la personne de Pascal, et les vertus de ce grand homme auraient dû la leur faire aimer. qui mieux que lui la rendit aimable et nécessaire ; mais Voltaire qui n'a pas voulu écouter la voix de toute la nature qui lui criait, il y a un dieu, a dû attaquer le premier soutien de la foi ; cependant ceux qui ont renoncé à toutes les lois de la religion s'en font eux-mêmes une : cequi[sic] montre combien l'irreligion est insensée.

à sa dernière maladie Pascal devina qu'il allait mourir. l'approche de cette dernière heure ne l'épouvanta pas, il n'y vit que la transmutation dans une autre vie où ses vertus lui avaient gardé place, que la fin d'un exil toujours douloureux pour celui qui a la révélation de son être, celui qui pressent une autre patrie. mais fidelle à son humilité, à sa compassion pour les malheureux, il demanda à être porté aux incurables pour mourir parmi les pauvres la seule classe qu'il eut privilégiée, seul titre qui eut reçu de lui des distinctions généreuses. que ce vœu est touchant! qu'il est noble, qu'il est bien le fruit d'une morale angélique ; cependant ce vœu ne fut pas rempli, il mourut au sein de sa famille, au milieu d'une carrière si noblement remplie.