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de l'homme au milieu de l'univers, le plaça entre le néant et l'infini, prouva sa grandeur [illisible] la misère : il le comparait à un roseau pensant : idée remplie de grace et de mérite, fruit de l'imagination d'une philosophie aimable.

Dans ces temps les disputes des jansénistes et des molinistes éclataient de toutes parts : il s'agissait d'expliquer l'action de la grace sur notre volonté ou notre libre arbitre : cette question qui divisa les sectateurs d'omar et feux d'ali, les pharisiens et les saducéens[sic] divisait aussi la france. on attaquait port royal, Pascal s'en déclara le défenseur, et cette dispute donna lieu aux lettres provinciales, ouvrage d'une originalité piquante l'auteur joint à la naïveté du vieux langage, une énergie qui lui est propre et une brièveté pleine de lumière ; les images sont fortes, grandes et pathétiques, il n'y dit jamais rien de vague ou d'inutile, donnant à ses raisonnemens une force invincible. il épuise tous les sujets sans paraître trop long et fait croître l'intérêt jusqu'à la fin de ses discours.

Despreaux a dit qu'il était également audessus des anciens et des modernes, et beaucoup de gens sensés sont persuadés qu'il avait plus de génie pour l'éloquence que demosthène. Bossuet avait de la majesté, de la magnificence ; il a surpassé les romains et les grecs : ses oraisons funèbres sont admirables ; mais si Pascal eut écrit son histoire des variations il eut réduit les quatre volumes en un seul ; eut combattu les hérésies avec plus d'ordre et plus de profondeur ; car Bossuet ne peut lui être comparé pour la force du raisonnement. cet auteur a fait une foule d'ouvrages que Pascal n'eut pas daigné lire. Fléchier qui écrivait avec élégance n'avait pas