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apprendrait le but auquel tendait la géométrie. Son père qui était loin de prévoir les conséquences qu’il en déduirait crut pouvoir lui dire en général qu’elle considère l’étendue des corps, c’est à dire leurs trois dimensions, longueur, largeur et profondeur : qu’elle enseigne à former des figures d’une manière juste et précise et à comparer ces figures les unes avec les autres…

Cette définition qui n’eût servi de rien à tout autre, fut pour notre jeune mathématicien un trait de lumière. Armé de ce principe il se promit de triompher de tous les obstacles. Le génie des talents chez un grand homme ne se comprime pas plus que le génie de la liberté chez un peuple éclairé et philosophe. On cache à Pascal les premiers éléments d’une science qu’il veut connaître et qu’importe ? Il les devinera : par la profondeur et la justesse de son esprit, il suppléera aux livres et au compas qu’on lui refuse : un charbon à la main, il tracera ses figures sur les carreaux de la chambre ce sera là son pinceau, ses tablettes…

Plus les difficultés sont grandes, plus