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quelques unes ; il promit même au vainqueur un prix d’une grande valeur, personne ne put remplir les conditions exigées, et il eut encore la gloire d’être le seul à proclamer ce qu’il avait conçu.

après avoir fait connaître tout le génie et les talents de pascal, je dois encore parler de ses qualités morales : il les porta aux plus hauts degrés, je pourrais presque dire qu’il les exagéra. habitué à souffrir dès son enfance, il crut trop que c’était là notre destination première ; s’il en était ainsi la vie loin d’être une faveur ne serait pour nous que le présent le plus funeste. non content de ses maux physiques chaque jour pascal les augmentait par des macérations sur son corps déjà trop débile. bon ami, bon frère il se dérobait cependant par principe de religion, aux doux épanchements de l’amitié, même de la parenté. plus d’une fois Madame Périer sa sœur se plaignit de ces froideurs étudiées ; il poussait la sévérité jusqu’à condamner les embrassements que cette dame donnait à ses enfans. quoi de plus innocent cependant que de telles caresses ? pourquoi la nature aurait-elle fait le cœur des mères si tendre, celui des enfants si