noms de « basson » et de « petit bugle », avec la confiance qu’il exprimait l’opinion du corps musical de Raveloe.
M. Tookey, le chantre suppléant, qui partageait l’impopularité commune aux suppléants, rougit beaucoup, mais il répliqua avec une modération discrète :
« Monsieur Winthrop, si vous voulez me prouver que j’ai tort, je ne suis pas homme à dire que je ne changerai pas. Mais il y a des gens qui croient leurs oreilles infaillibles, et s’attendent à ce que le chœur entier prenne leur personne pour modèle. Il peut y avoir deux opinions, j’espère.
— Oui, oui, dit M. Macey, qui se sentait très heureux de cette attaque contre la jeunesse présomptueuse, vous avez raison là, Tookey : il y a toujours deux opinions ; il y a l’opinion qu’un homme a de lui-même, et il y a l’opinion que les autres personnes ont de lui. Il y aurait deux opinions sur une cloche fêlée, si elle pouvait s’entendre elle-même.
— Mais, monsieur Macey, dit le pauvre Tookey, resté sérieux au milieu de l’hilarité générale, j’ai entrepris de remplir en partie les fonctions de chantre de la paroisse sur le désir de M. Grackenthorp, toutes les fois que vos infirmités vous en rendraient incapable, et c’est un des privilèges de ces fonctions de chanter dans le chœur ; autrement, pourquoi avez-vous fait la même chose vous-même ?
— Ah ! mais le vieux monsieur et vous ça fait