Page:Eliot - Silas Marner.djvu/88

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Je ne mens pas, dit le boucher de la même voix paisible et enrouée qu’auparavant, et je ne contredis personne. Lors même qu’un homme se mettrait dans une colère bleue, je ne le contredirais pas : je ne lui achète pas de viande ; je ne fais pas de marchés avec lui. Tout ce que je dis, c’est que c’est une bête charmante, et je maintiendrai mes paroles ; mais je ne veux me quereller avec personne.

— Non, vraiment ! » dit le maréchal avec un amer sarcasme, en jetant un coup d’œil général sur la compagnie, « et peut-être que vous n’êtes pas têtu comme un mulet ; et peut-être que vous n’avez pas dit que la vache était une durham rouge ; et peut-être que vous n’avez pas dit qu’elle avait une étoile blanche sur le front, — soutenez cela, maintenant que vous êtes en train.

— Allons ! allons ! fit l’aubergiste ; laissez la vache tranquille. La vérité est entre vous ; vous avez raison tous les deux, et tous les deux vous avez tort, voilà ce que je soutiens toujours. Et, quant au fait que la vache appartient à M. Lammeter, je n’en dis rien ; mais ce que je maintiens, c’est qu’il faut se rappeler que l’Arc-en-Ciel est l’Arc-en-Ciel. Et pour en revenir à la question, si la conversation doit rouler sur les Lammeter, vous, monsieur Macey, vous en savez plus que tout le monde sur ce chapitre, n’est-ce pas ? Vous vous souvenez de l’époque où le père de M. Lammeter est venu dans ces parages, et a affermé les Garennes ?

M. Macey était tailleur d’habits et chantre de la