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de temps est précisément la nouvelle condition qui le rend imminent. Tel homme vous allègue qu’il a travaillé à l’intérieur d’une mine pendant quarante ans, sans être blessé dans un seul accident, comme le motif pour lequel il ne doit craindre aucun danger, encore que le ciel de la mine commence à fléchir ; et l’on observe souvent que plus un homme vieillit, plus il lui est difficile de conserver une ferme croyance à l’idée de sa mort. Cette influence de l’habitude était nécessairement puissante chez un homme dont la vie était aussi monotone que celle de Marner. Ne voyant pas de nouvelles gens, et n’entendant parler d’aucun événement nouveau, il n’avait rien pour tenir éveillée en lui l’idée de l’inattendu et du changement. Elle explique aussi d’une manière assez simple pourquoi son esprit pouvait être tranquille, quoiqu’il eût laissé sa maison et son trésor plus exposés que de coutume. Silas pensait à son souper avec une double satisfaction : premièrement, il serait chaud et savoureux ; secondement, il ne lui coûterait rien. En effet, le petit morceau de porc était un présent de cette excellente ménagère, Mlle Priscilla Lammeter, à qui il avait reporté une jolie pièce de toile ce jour-là, et c’était seulement dans de semblables occurrences que Marner se permettait de manger de la viande rôtie. Le souper était son repas favori parce qu’il venait à cette heure délicieuse pour lui, où son cœur se réchauffait en contemplant le trésor. Toutes les fois qu’il avait de la viande rôtie, il voulait toujours la réserver