briques, éclairées par la lumière du feu, s’apercevaient à travers du sable qui avait été répandu dessus. Toutefois, elles n’étaient pas visibles partout. Il y avait un endroit en effet, un seul, qui était tout à fait recouvert. On y distinguait les marques de doigts qui, apparemment, avaient pris soin d’étendre le sable sur un espace déterminé. Cet endroit était près des pédales du métier. En un moment, Dunstan s’élança vers cet endroit et écarta le sable avec son fouet. En introduisant le petit bout de la crosse entre les briques, il trouva que celles-ci ne tenaient pas. Il se hâta d’en soulever deux, et vit ce qui sans aucun doute était l’objet de sa recherche ; car, que pouvait-il y avoir dans ces deux sacs de cuir si ce n’est de l’argent ? Et, à en juger d’après leur poids, ils devaient être remplis de guinées. Dunstan fouilla le trou tout alentour, pour s’assurer qu’il ne contenait plus rien ; puis, replaçant promptement les briques, il répandit le sable par-dessus. Il n’y avait guère plus de cinq minutes qu’il était entré dans la chaumière, mais cet espace de temps lui avait semblé très long, et, bien qu’il n’eût aucune vue distincte de la possibilité que Marner fût vivant et pût revenir dans la chaumière d’un instant à l’autre, il se sentit saisi d’une terreur indéfinissable en se remettant sur ses pieds, les sacs à la main. Il allait se hâter de sortir, gagner l’obscurité, et réfléchir ensuite à ce qu’il ferait des sacs. Il ferma immédiatement la porte derrière lui, afin d’intercepter la traînée de lumière : quelques pas allaient suffire pour le porter au delà
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