rendre à ma place : c’est par amour fraternel que vous avez agi ainsi, vous savez. »
Godfrey se mordit les lèvres et serra le poing.
« N’approchez pas en me regardant de cette façon ; autrement, je vous assomme.
— Oh, non, vous ne le voudriez pas, » dit Dunsey, tout en pirouettant sur les talons cependant, pour s’éloigner, « je suis un frère si bon, vous savez. Je pourrais vous faire chasser de la maison et de la famille, et vous faire déshériter n’importe quand. Si je racontais au squire comment son joli garçon s’est marié avec cette gentille jeune femme, Molly Farren, et combien il a été malheureux parce qu’il n’a pu vivre avec cette épouse ivrognesse, je me glisserais à votre place, aussi commodément que possible. Mais vous voyez, je me tais ; je suis si accommodant et si bon. Vous vous donnerez toutes les peines du monde pour moi. Vous vous procurerez les cent livres sterling[1] à ma place, je le sais.
— Comment puis-je me procurer cet argent ? dit Godfrey, en frémissant. Je n’ai ni sou ni maille. Et vous mentez, lorsque vous dites que vous vous glisseriez à ma place, — vous vous feriez chasser aussi, voilà tout. Car si vous vous mettez à rapporter, je rapporterai comme vous. Bob est l’enfant favori, vous savez cela parfaitement. Mon père se croirait simplement bien débarrassé, s’il ne vous avait plus.
- ↑ La valeur nominale de la livre sterling est de 25 francs. (N. du Tr.)