femme du squire était morte depuis longtemps, et la Maison Rouge se trouvait privée de l’épouse et de la mère, dont la présence est la source salutaire de l’amour et de la crainte qui doivent régner dans la famille et parmi les serviteurs.
Cela contribuait non seulement à expliquer pourquoi, aux jours de fête, la profusion des provisions l’emportait sur leur qualité délicate, — pourquoi le fier squire condescendait si souvent à présider dans le cabinet particulier de l’auberge de l’Arc-en-Ciel, plutôt qu’à l’ombre des noirs lambris de son salon, mais peut-être aussi la raison pour laquelle ses fils avaient assez mal tourné. Raveloe n’était pas un lieu où la censure des mœurs fût sévère ; cependant, on regardait comme une faiblesse du squire, d’avoir gardé tous ses fils à la maison dans l’oisiveté ; et, bien qu’une certaine licence dût être accordée aux enfants dont les pères avaient des moyens, les gens hochaient la tête en voyant la vie que menait le cadet, Dunstan, généralement appelé Dunsey Cass, dont le goût pour le troc et les paris pouvait devenir quelque chose de pire que de jeter sa gourme. Peu importait, assurément, disaient les voisins, ce que deviendrait Dunsey, — cet individu rancunier et railleur, qui semblait prendre d’autant plus de plaisir à boire que les autres souffraient de la soif, — pourvu, toutefois, que ses actes n’attirassent aucun ennui à une famille comme celle du squire Cass, qui avait un monument dans l’église, et des gobelets d’argent plus anciens que