CONCLUSION
Il y avait une époque de l’année qu’on considérait, à Raveloe, comme particulièrement convenable pour un mariage. C’était lorsque les grands lilas et les grands ébéniers des jardins à l’ancienne mode, montraient leurs riches teintes d’or et de violet au-dessus des murs colorés par les lichens, et qu’il y avait des veaux encore assez jeunes pour réclamer des seaux remplis de lait odorant. Les gens n’étaient pas alors aussi occupés qu’ils devaient l’être plus tard, quand arriveraient la pleine fabrication du fromage et la fauchaison. En outre, c’était l’époque où une mariée pouvait être à son aise dans une robe légère, et paraître avec avantage.
Heureusement, le soleil dardait des rayons plus chauds que de coutume sur les touffes de lilas, le matin du mariage d’Eppie, car sa robe était très légère. Elle avait souvent pensé, bien que ce fût avec une idée de renoncement, qu’une robe de mariée, pour être parfaite, devait être en coton blanc, parsemé à de grands intervalles de fleurettes roses minuscules. Aussi, quand Mme Godfrey Cass s’offrit à lui en donner une, et la pria de la choisir, Eppie avait été préparée par une réflexion antérieure, à faire sans hésitation une réponse décisive.