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de la Prison, après avoir fait beaucoup de détours, et pris beaucoup d’autres informations. Les murs hideux de la maison d’arrêt, le premier objet qui correspondît à quelque image dans la mémoire de Silas, lui donnèrent la joyeuse certitude, qu’aucune assurance relative au nom de la ville n’avait encore pu lui procurer, qu’il était bien au lieu de sa naissance.

« Ah ! dit-il, respirant longuement, voilà la maison d’arrêt, Eppie, elle n’a pas changé ; je n’ai plus d’inquiétude maintenant. C’est la troisième rue à gauche, à partir des portes. Voici le chemin que nous devons prendre.

— Oh ! quel vilain endroit sombre ! dit Eppie. Comme il cache le ciel ! C’est pire que l’Asile des pauvres, à Raveloe. Je suis bien aise que vous ne demeuriez plus dans cette ville, mon père. La Cour de la Lanterne est-elle comme cette rue ?

— Mon enfant chérie, dit Silas en souriant, ce n’est pas une grande voie comme celle-ci. Je n’ai jamais été moi-même à mon aise dans cette grande rue ; cependant, j’aimais la Cour de la Lanterne. Les boutiques ici sont toutes changées, il me semble ; je ne les reconnais plus ; mais je reconnaîtrai la rue parce que c’est la troisième.

— La voilà, » dit-il, d’un ton de satisfaction, comme ils arrivaient à un passage étroit. « Maintenant, il nous faut aller à gauche de nouveau ; puis, tout droit, pendant un petit bout de temps, en remontant la ruelle des Souliers ; alors, nous serons à