dans la Cour de la Lanterne dont vous parlez, comme nous en avons besoin dans ce monde, je serais moi-même bien aise que vous pussiez les rapporter avec vous. »
En conséquence, quatre jours après, Silas et Eppie, revêtus de leurs habits du dimanche, et avec un petit paquet enveloppé dans un mouchoir de toile bleue, traversaient les rues d’une grande ville manufacturière. Silas, désorienté par les changements qu’un laps de trente années avait introduits dans sa ville natale, venait d’arrêter successivement plusieurs personnes pour leur demander le nom de la ville, et s’assurer qu’il n’était point sous l’influence d’une erreur.
« Demandez où est la Cour de la Lanterne, mon père, demandez à ce monsieur qui a des aiguillettes sur l’épaule, et qui est debout à la porte de ce magasin. Il n’est pas pressé comme les autres, » dit Eppie, assez affligée de la perplexité de son père, et, en outre, mal à l’aise au milieu du bruit, du mouvement et de la multitude de physionomies étrangères et indifférentes.
« Ah ! mon enfant, il n’en saura rien, dit Silas ; les gens de la bourgeoisie n’allaient jamais dans la Cour de la Lanterne, mais peut-être que quelqu’un pourra m’indiquer où est la rue de la Prison, dans laquelle se trouve la maison d’arrêt. Je connais mon chemin à partir de là, comme si je l’avais vu hier. »
Ils arrivèrent avec assez de difficulté dans la rue