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il est nécessaire que je sache qui elle a l’intention d’épouser.

— S’il n’y a aucune utilité à dire la chose, » reprit Nancy, qui, maintenant, se croyait autorisée, pour se soulager, à s’abandonner à un sentiment qu’elle avait essayé d’étouffer jusque-là, « je vous serais reconnaissante d’éviter à papa et à Priscilla le chagrin d’apprendre jamais ce qui a eu lieu dans le passé, sauf ce qui concerne Dunsey ; car cela, on ne peut l’empêcher.

— Je mettrai la chose dans mon testament,… je crois que je la mettrai dans mon testament. Je n’aimerais pas qu’on découvrit quoi que ce fût après ma mort, — comme cette affaire au sujet de Dunsey, dit Godfrey, d’un air méditatif. Mais je ne verrais que des difficultés surgir, si je partais à présent. Il faut que je fasse mon possible pour rendre Eppie heureuse, à sa manière. Il me vient une idée, ajouta-t-il, après s’être arrêté un instant, Aaron Winthrop est son fiancé ; c’est de lui qu’elle a voulu parler. Je me rappelle avoir vu ce jeune homme revenir de l’église avec elle et avec Marner.

— Eh bien, il est très sobre et très laborieux, » dit Nancy, essayant d’envisager la chose aussi gaiement que possible.

Godfrey retomba dans ses réflexions. Bientôt après, il regarda Nancy avec tristesse, et lui dit :

« C’est une bien belle et bien charmante jeune fille, n’est-ce pas, Nane ?