De cette façon, elle justifia le brusque départ de son mari, car Godfrey s’était dirigé tout droit vers la porte, incapable de proférer une parole de plus.
CHAPITRE XX
Nancy et Godfrey s’en retournèrent chez eux en silence, à la lumière des étoiles. Quand ils entrèrent dans le salon lambrissé de chêne, Godfrey se jeta dans son fauteuil, tandis que Nancy, après s’être débarrassée de son chapeau et de son châle, vint se placer debout à son côté, près du foyer ; car elle ne voulait pas le quitter, même quelques minutes. Cependant, elle craignait de proférer aucune parole qui pût froisser les sentiments de son époux. Enfin, Godfrey tourna la tête vers Nancy, et leurs yeux se rencontrèrent, restant à se fixer, sans qu’il y eût aucun mouvement ni d’un côté ni de l’autre. Ce regard calme et réciproque du mari et de l’épouse qui ont confiance l’un dans l’autre, est comme le premier moment de repos ou de sécurité après une grande fatigue ou un grand danger. Il ne doit être troublé ni par des paroles ni par des actions qui empêcheraient de sentir les premières jouissances de l’apaisement.
Mais bientôt il tendit la main ; et, comme Nancy