extérieure et ne pouvant se livrer aux soins maternels réclamés de son affection, — inévitable chez une femme d’un noble cœur, lorsqu’elle n’a pas d’enfants et que sa condition est très limitée. « Je puis faire si peu : l’ai-je entièrement bien fait ? » telle est la pensée qui revient perpétuellement. Il n’y a aucune voix pour détourner cette femme de ce soliloque, — aucune exigence absolue pour éloigner l’intensité de ses vains regrets ou de ses scrupules superflus.
Il y avait, dans la vie matrimoniale de Nancy, une succession importante d’expériences douloureuses à laquelle se rattachaient certaines scènes qui l’avaient profondément impressionnée, et que sa mémoire faisait revivre plus souvent que les autres. Le court dialogue de Nancy avec sa sœur, au jardin, l’après-midi de ce dimanche-là, avait reporté son esprit vers cette direction où il s’engageait fréquemment. Dès que ses pensées se furent éloignées du texte sacré qu’elle s’efforçait toujours de suivre religieusement du regard et de ses lèvres silencieuses, ce fut pour agrandir le système de défense établi par elle contre le blâme que les paroles de Priscilla impliquaient. La justification de l’objet aimé est le meilleur baume que l’affection puisse trouver pour ses propres blessures : « Un homme doit avoir tant de choses dans l’esprit ! » — voilà la croyance qui permet à une femme de conserver souvent une physionomie joyeuse, malgré les réponses brusques et les paroles cruelles de son mari. Et les blessures les plus pro-