eu lieu dans ce salon aux sombres lambris, depuis que nous ne l’avons vu au temps où Godfrey était célibataire, et que le vieux squire régnait sans épouse. Aujourd’hui tout reluit, et on ne laisse pas la moindre poussière de la veille séjourner sur aucun objet, depuis le mètre de parquet de chêne qui entoure le tapis, jusqu’au fusil, aux fouets et aux cannes du vieux squire, échelonnés sur les andouillers de cerf au-dessus du manteau de la cheminée. Tous les autres attributs de sport et d’occupations extérieures ont été relégués par Nancy dans une autre pièce. Mais elle a apporté à la Maison Rouge l’habitude de la vénération filiale, et conserve religieusement à une place d’honneur ces reliques du père défunt de son mari. Les gobelets d’argent sont encore sur le buffet ; seulement, leur métal en bosse n’est pas obscurci par le toucher, et il n’y a pas de lie à l’intérieur qui affecte désagréablement l’odorat : la seule odeur prédominante est celle de la lavande et des feuilles de rose qui remplissent les vases de spath anglais. Tout respire la pureté et l’ordre dans cette pièce autrefois triste, car un nouvel esprit tutélaire y est entré il y a quinze ans.
« Maintenant, papa, dit Nancy, est-il vraiment nécessaire de retourner prendre le thé chez vous ? Ne pourriez-vous pas tout aussi bien rester avec nous, par une soirée aussi belle que celle qui s’annonce. »
Le vieux monsieur Lammeter venait de causer avec Godfrey au sujet de la taxe croissante des pauvres et