ci, ajouta-t-elle, faisant quelques pas avec beaucoup de fermeté, mais la laissant bientôt tomber.
« Ah ! vous êtes joliment forte, hein ? » reprit Silas, pendant qu’Eppie à qui les bras faisaient mal, les secouait en riant. « Allons, allons, venez vous asseoir avec moi sur le talus, contre la barrière, et ne soulevez plus de pierres. Vous pourriez vous blesser, mon enfant. Vous auriez besoin de quelqu’un qui travaillât pour vous, — et mon bras n’est plus très vigoureux. »
Silas prononça cette dernière phrase lentement, comme si elle impliquait autre chose que ce qui venait frapper l’oreille. Quand ils furent assis sur le talus, Eppie se blottit au côté de son père, et, saisissant avec tendresse le bras qui n’était plus très vigoureux, elle le tint sur ses genoux, tandis que Silas fumait de nouveau sa pipe consciencieusement, ce qui occupait son autre bras. Derrière Marner et sa fille, un frêne de la haie formait un écran découpé qui les protégeait contre les rayons du soleil, et projetait des ombres heureuses et joyeuses tout autour d’eux.
« Papa, » dit Eppie, très doucement, après qu’ils furent restés silencieux un petit instant, « si j’étais pour me marier, devrais-je le faire avec l’alliance de ma mère ? »
Silas fut saisi d’un tressaillement presque imperceptible, bien que la question fût conforme au courant secret de ses pensées du moment. Alors, il dit en baissant la voix :