et divers objets, que je ne saurais supporter l’idée de lui être à charge pour des produits de son jardin ou toute autre chose.
— Non, non, vous ne lui serez pas à charge, dit Aaron. Il n’y a pas de jardin dans la paroisse où il n’y ait une infinité de choses gaspillées, faute de quelqu’un pour les consommer toutes. Je me dis quelquefois que personne ne serait réduit à manquer de vivres, si l’on tirait le meilleur parti de la terre, et s’il n’y avait jamais un morceau de quoi que ce soit qui ne trouvât une bouche pour le manger. Le jardinage vous fait songer à cela, bien certainement. Mais il faut que je m’en retourne ; autrement, ma mère serait inquiète de mon absence.
— Amenez-la avec vous cette après-midi, Aaron, dit Eppie. Je ne voudrais pas prendre une détermination au sujet du jardin, sans qu’elle eût connaissance de tout dès le commencement. Qu’en pensez-vous, papa ?
— Oui, amenez-la si vous pouvez, Aaron, dit Silas ; elle aura sûrement quelque chose à dire qui nous aidera à arranger les affaires comme il faut. »
Aaron partit et remonta le village, tandis que Silas et Eppie continuèrent à suivre la ruelle solitaire, abritée par les haies.
« Oh ! petit papa ! » commença-t-elle, lorsqu’ils furent seuls, saisissant et pressant le bras de Silas, et sautant autour de lui pour lui donner un gros baiser. « Mon bon vieux petit papa ! Je suis si heu-