leur, qui les mène doucement vers une terre paisible et resplendissante, de sorte qu’ils ne regardent plus derrière eux, — et cette main peut être celle d’un petit enfant[1].
CHAPITRE XV
Il y avait une personne — on se l’imagine sans peine — qui, plus que toute autre, observait avec une vive, mais secrète sollicitude, le développement prospère d’Eppie, sous l’influence des soins du tisserand. Cette personne n’osait rien faire qui donnât à supposer qu’elle portait un intérêt plus grand à l’enfant adoptive d’un homme pauvre, que celui qu’on devait attendre de la bonté d’un jeune squire, auquel une rencontre fortuite suggérait l’idée de gratifier d’un petit présent un vieux bonhomme regardé avec bienveillance par les autres gens. Mais elle se disait que le temps viendrait où elle pourrait faire quelque chose pour augmenter le bien-être de sa fille, sans être exposée aux soupçons. En attendant, était-elle très tourmentée de l’impossibilité où elle se trouvait, de donner à son enfant les droits de sa naissance ? Je ne saurais le dire. On prenait soin d’Eppie. Elle serait probablement heureuse comme le sont souvent les
- ↑ Allusion aux anges qui emmenèrent de Sodome Loth et sa famille. Genèse, XIX, 16. (N. du Tr.)