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ment nécessaire d’aller chercher quelque chose chez le docteur.

— Non, je vais rester, maintenant que je suis sorti, je vais rester ici dehors, dit Godfrey, lorsqu’ils arrivèrent en face de la chaumière de Marner. Vous pourrez venir me dire si je puis être utile à quelque chose.

— En vérité, monsieur, vous êtes bien bon ; vous avez le cœur tendre, » dit Dolly, se dirigeant vers la porte.

Godfrey était trop péniblement préoccupé pour ressentir quelque remords à cet éloge immérité. Il allait et venait, sans s’apercevoir qu’il enfonçait jusqu’aux chevilles dans ta neige. Il n’avait conscience de rien, si ce n’est de l’agitation fébrile causée par son incertitude au sujet de ce qui se passait dans la chaumière, et de l’influence que chacun des deux dénouements aurait sur sa destinée future. Non, il n’était pas tout à fait sans avoir conscience de quelque autre chose. Plus profondément, dans son cœur, et à moitié étouffé par le désir passionné et la crainte, il y avait le sentiment qu’il ne devait pas attendre ces dénouements, qu’il devrait accepter les conséquences de ses actes, reconnaître sa misérable épouse et rendre ses droits à l’enfant délaissée. Toutefois, il n’avait pas assez de courage moral pour envisager la possibilité de renoncer volontairement à Nancy. Il avait seulement assez de conscience et de cœur, pour être constamment tourmenté par la