Page:Eliot - Silas Marner.djvu/217

Cette page n’a pas encore été corrigée

Marner, avec beaucoup d’éclats de rire joyeux et étouffés, à considérer aussi le mystère. Les souliers mouillés avaient enfin suggéré à Silas l’idée que Bébé avait marché dans la neige. Cette circonstance lui rappela qu’il n’avait songé à aucun moyen naturel par lequel l’enfant avait pu entrer ou être apporté dans la maison. Sous l’impulsion de cette nouvelle pensée, et sans s’arrêter à former des conjectures, il la prit dans ses bras et se dirigea vers la porte. Aussitôt qu’il l’eut ouverte, la petite répéta de nouveau le cri de « ma-ma » que Silas n’avait pas entendu depuis le moment où la faim l’avait éveillée. En se baissant, il put arriver à distinguer les empreintes des petits pieds sur la neige immaculée, et il suivit leurs traces jusqu’aux buissons de genêts. « Ma-ma ! » s’écria l’enfant à maintes reprises, se tirant en avant presque assez fort pour s’échapper des bras du tisserand, avant qu’il eût lui-même la certitude qu’il y avait une autre chose qu’un buisson devant lui, — qu’il y avait un corps humain, dont la tête était profondément enfoncée dans le genêt, et à moitié recouverte par la neige qui en avait été secouée.




CHAPITRE XIII


Le souper, commencé de bonne heure à la Maison Rouge, était terminé, et la fête avait atteint le mo-