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dément, qu’elle était obligée d’aller s’asseoir jusqu’à ce que Priscilla fût libre de venir la trouver ; car les deux sœurs avaient déjà échangé un mot à voix basse, et un coup d’œil significatif. Aucune raison moins urgente que celle là n’aurait été capable de déterminer Nancy à donner à Godfrey cette occasion de se placer seul auprès d’elle. Quant à Godfrey, il se sentait si heureux, et il était tellement plongé dans l’oubli sous le charme prolongé de la contredanse qu’il venait de danser avec Nancy, que la confusion de la jeune fille lui donna assez de hardiesse pour le déterminer à vouloir l’emmener directement, sans permission aucune, dans le petit salon d’à côté, où les tables de jeu étaient préparées.

« Oh ! non, merci, dit Nancy froidement, aussitôt qu’elle s’aperçut où il allait, pas là. Je vais attendre ici jusqu’à ce que Priscilla puisse venir auprès de moi. Je regrette de vous faire quitter le bal et de vous causer de l’ennui.

— Mais là, vous serez bien plus à votre aise toute seule, répondit le rusé Godfrey. Je vais vous y laisser jusqu’à l’arrivée de votre sœur. »

Il dit cela d’un ton indifférent.

C’était une proposition agréable, et exactement ce que Nancy désirait ; pourquoi, alors, se sentit-elle un peu blessée de ce que M. Godfrey la lui adressât ? Ils entrèrent, et elle s’assit sur une chaise contre une des tables de jeu, considérant cette position comme la plus décente et la plus inaccessible qu’elle pût choisir.