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des visites et des volailles aussi souvent qu’il le fallait ; à s’adresser réciproquement de vieux compliments en bonnes phrases traditionnelles ; à faire des plaisanteries bien mises à l’épreuve pour ne blesser personne ; à obliger, par hospitalité, vos invités à trop manger et à trop boire chez vous, et à trop boire et à trop manger vous-même dans la maison du voisin, pour montrer qu’on appréciait ses mets ? Le pasteur donnait naturellement l’exemple de ces devoirs sociaux ; car, il n’eût pas été possible aux esprits de Raveloe, sans une révélation divine particulière, de penser qu’un ecclésiastique dût être un pâle memento des solennités du culte, au lieu d’être un homme pourvu de défauts raisonnables, dont l’autorité exclusive de lire les prières et de prêcher, de baptiser, de marier et d’enterrer, coexistait nécessairement avec le droit de vous vendre le terrain pour vous inhumer, et de lever la dîme en nature. Sur ce dernier point, il y avait naturellement quelques récriminations ; toutefois, elles n’allaient point jusqu’à l’impiété. Elles n’avaient pas une signification plus profonde que les murmures contre la pluie, — murmures qui n’étaient point accompagnés d’un esprit de défiance irréligieuse, mais du désir que la prière devant ramener le beau temps fût dite immédiatement.

Lorsque le pasteur dansait, il n’y avait donc pas de raison pour que cet acte ne fût pas accepté comme une partie de l’ordre des choses, tout aussi bien que