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jours considéré sa nièce Priscilla comme trop grossière.

« Je suis obligée d’avoir la même robe que Nancy, savez-vous, bien que je sois de cinq ans plus âgée qu’elle, et cela me fait paraître jaune. Elle ne veut jamais avoir une chose sans que j’en aie une exactement semblable, — elle désire qu’on nous prenne pour les deux sœurs. Je lui dis que les gens regarderont cela comme une faiblesse de ma part, me faisant m’imaginer que je paraîtrai belle en portant des vêtements qui la rendent jolie elle-même. Car moi, je suis laide, il n’y a pas à en douter ; j’ai les traits de la famille de mon père. Mais, grand Dieu ! cela m’est bien égal, et à vous ? » Priscilla, à ce moment, se tourna vers les demoiselles Gunn, tout en continuant à jacasser. Elle était trop préoccupée du plaisir de parler, pour remarquer que sa candeur n’était pas appréciée. « Il y a assez de jolies fleurs pour attirer les papillons : les belles femmes éloignent les hommes de nous. J’ai une mauvaise opinion de ceux-ci, mesdemoiselles Gunn ; je ne sais pas si vous en avez une bonne. Et quant à se tourmenter et à se chagriner du matin au soir au sujet de ce qu’ils pensent de vous, et à se rendre l’existence malheureuse à propos de ce qu’ils font quand ils ne sont pas près de vous, comme je le dis à Nancy, c’est une folie dont aucune femme ne devrait être coupable, si elle a un bon père et un bon chez-soi. Qu’elle laisse tout cela à celles qui n’ont pas de fortune et ne peuvent pas se tirer d’affaire.