qui ne soit plus instruite que ne l’était Mlle Nancy. Cependant, celle-ci avait les qualités essentielles d’une dame bien élevée : un grand amour de la vérité, un sentiment délicat de l’honneur dans ses actions, de la déférence envers autrui, et des habitudes personnelles raffinées. Mais, de crainte que ces qualités ne suffisent pas pour convaincre nos belles grammairiennes, que les sentiments de Nancy ne pouvaient en quoi que ce fût ressembler aux leurs, j’ajouterai qu’elle était quelque peu orgueilleuse et exigeante, et aussi constante dans son attachement à une opinion erronée que dans son affection pour un soupirant infidèle.
L’anxiété de Nancy au sujet de sa sœur Priscilla, qui était devenue assez grande au moment où son collier de corail fut agrafé, cessa heureusement lorsque cette personne à l’air joyeux entra avec un visage vivement coloré par le froid et l’humidité. Après les premières questions et les premières salutations, Priscilla se tourna vers Nancy et la contempla des pieds à la tête ; puis, elle la fit pirouetter pour s’assurer que la vue de dos était également irréprochable.
« Que pensez-vous de ces robes-là, tante Osgood ? dit Priscilla, tandis que Nancy l’aidait à ôter la sienne.
— Très belles, en vérité, ma nièce, » répondit Mme Osgood, augmentant légèrement le ton cérémonieux qu’elle prenait d’ordinaire. Elle avait tou-