vanité si leurs épaules eussent été jolies, Toutefois, leurs épaules étant comme elles étaient, on devait raisonnablement supposer que ces demoiselles ne les découvraient pas pour l’amour d’en faire parade, mais plutôt par suite de quelque obligation qui n’était pas incompatible avec le bon sens et la modestie.
Elle avait la conviction en ouvrant sa caisse, que cela devait être l’opinion de Mme Osgood, car l’esprit de Mlle Nancy ressemblait étonnamment à celui de sa tante. Tout le monde disait que la chose était surprenante, vu que la parenté venait du côté de M. Osgood ; et, bien que la forme cérémonieuse de leurs salutations ne l’eût pas fait supposer, il y avait un attachement dévoué et une admiration réciproque entre la tante et la nièce. Même le refus de Mlle Nancy d’accepter la main de son cousin Gilbert Osgood — simplement pour le motif qu’il était son cousin — n’avait pas le moins du monde refroidi la préférence qui avait déterminé Mme Osgood, malgré le grand chagrin que ce refus lui avait causé, à laisser à Nancy plusieurs bijoux de famille, quelle que dût être l’épouse future de son fils.
Trois des dames se retirèrent bientôt ; mais les demoiselles Gunn furent entièrement satisfaites que le désir de Mme Osgood d’attendre sa nièce, leur donnât aussi un motif de rester pour voir la toilette de cette beauté rustique. Et il y eut pour elles un véritable plaisir, depuis le moment où s’ouvrit la