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« En très bonne santé, je vous remercie, ma tante ; et j’espère que vous l’êtes aussi.

— Merci, ma nièce ; ma santé se maintient, quant à présent. Et comment va mon beau-frère ? »

Ces questions et ces réponses respectueuses ne discontinuèrent pas avant qu’on se fût assuré minutieusement, que tous les Lammeter étaient en aussi bonne santé qu’à l’ordinaire, et les Osgood pareillement ; de plus, que la nièce Priscilla devait sûrement arriver bientôt, et qu’il n’était pas très agréable de voyager en trousse par un temps de neige, encore qu’un manteau de voyage protégeât beaucoup. Alors Nancy fut présentée dans les formes aux visiteuses de sa tante, les demoiselles Gunn. Celles-ci furent annoncées comme étant les filles d’une dame connue de Mme Lammeter, bien qu’elles-mêmes n’eussent été persuadées qu’aujourd’hui, pour la première fois, à faire un voyage dans ces parages. Elles furent tellement surprises de trouver une physionomie et des formes aussi charmantes en un lieu retiré de la campagne, qu’elles commencèrent à éprouver quelque curiosité au sujet de la robe que Nancy mettrait après avoir ôté son manteau. Les pensées de Mlle Nancy étaient toujours dirigées avec la convenance et la modération qu’on remarquait dans ses manières. Elle se prit à réfléchir que les demoiselles Gunn avaient les traits plutôt grossiers qu’autrement, et que l’idée de porter des robes décolletées comme les leurs aurait pu être attribuée à la