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vie. Ce n’était point ce qu’elle avait été accoutumée à voir dans la personne de son propre père, l’homme le plus sobre et le meilleur des environs, dont le seul défaut était d’être un peu brusque et emporté de temps en temps, si les choses n’étaient pas faites à la minute.

Toutes ces pensées traversèrent rapidement l’esprit de Mlle Nancy dans leur ordre habituel, entre le moment où tout d’abord elle aperçut M. Godfrey Cass debout à la porte, et celui où elle arriva près de lui. Heureusement, le squire sortit aussi, et adressa de bruyantes salutations au père de Nancy. Elle fut donc, en quelque sorte, protégée par ce bruit, et sembla y trouver un refuge pour sa confusion et sa négligence de toute règle conforme à l’étiquette, alors que les bras vigoureux du jeune homme la descendaient de cheval, et paraissaient la juger ridiculement petite et légère. Et il y avait les meilleures raisons de se hâter d’entrer dans la maison sans retard, attendu que la neige recommençait à tomber, menaçant d’un voyage désagréable les invités qui étaient encore en chemin. Ceux-ci formaient la petite minorité ; car déjà l’après-midi commençait à être sur son déclin, et il ne resterait pas trop de temps aux dames qui venaient d’une grande distance. Elles avaient à faire leur toilette et à être prêtes avant le thé qu’on allait prendre de bonne heure, et qui devait les animer pour le bal.

Lorsque Mlle Nancy entra, il y eut par toute la