où elle n’avait pas conscience d’elle-même ; mais certainement, la rougeur de ses joues avait atteint son plus grand degré de contraste avec le tissu marron dont elle était revêtue, lorsqu’elle arriva à la porte de la Maison Rouge et aperçut M. Godfrey Cass prêt à la descendre de cheval. Elle aurait désiré que sa sœur Priscilla fût venue en croupe derrière leur domestique en même temps qu’eux, car alors elle se serait arrangée pour que M. Godfrey descendît Priscilla la première. Dans l’intervalle, elle aurait persuadé son père d’aller faire le tour vers le montoir, au lieu de descendre près des marches de la porte. Il était bien pénible, après avoir clairement donné à entendre à un jeune homme la résolution où vous étiez de ne pas l’épouser, quelque désir qu’il eût de cette union, de le voir continuer néanmoins à vous témoigner des égards particuliers. Et puis, pourquoi n’avait-il pas toujours les mêmes attentions, si réellement elles étaient sincères de sa part, au lieu de se montrer aussi étrange que l’était M. Godfrey Cass ? Il agissait quelquefois comme s’il ne voulait pas lui parler, et ne s’occupait pas d’elle pendant plusieurs semaines de suite ; puis, tout d’un coup, il lui faisait presque de nouveau la cour. De plus, il était bien évident qu’il ne l’aimait pas d’une véritable affection ; autrement, il ne laisserait pas dire aux gens les choses qu’ils disaient de lui. Supposait-il que Mlle Nancy Lammeter pouvait être gagnée par qui que ce fût, squire ou non, qui menait une mauvaise
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