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main. Pendant tout ce temps, il était fixé par les yeux ronds, brillants et étonnés du petit Aaron, qui s’était retranché derrière la chaise de sa mère et lançait de là des regards furtifs.

« Il y a des lettres empreintes dessus, dit Dolly. Je ne puis pas les lire moi-même, et personne, pas même M. Macey, ne sait au juste ce qu’elles veulent dire ; mais elles ont une bonne signification, attendu que ce sont celles qu’on voit sur le tapis du pupitre de la chaire, à l’église. Quelles sont ces lettres, Aaron, mon enfant ? »

Aaron se retira complètement derrière son rempart.

« Oh, allons donc, c’est méchant, lui dit sa mère, avec douceur. Eh bien, quelles que soient ces lettres, elles ont une bonne signification. Ben dit que c’est une marque qui a toujours été dans la famille, depuis son enfance. Sa mère avait coutume de la mettre sur les gâteaux, et je l’y ai toujours mise aussi ; car, s’il existe quelque bien, nous en avons besoin dans ce monde.

— C’est I. H. S.[1] » dit Silas.

À cette preuve de savoir, Aaron lança de nouveau un regard furtif de derrière la chaise.

« Eh bien, pour sûr, vous pouvez les lire facilement, dit Dolly. Ben me a les lues maintes et maintes fois, mais elles me sortent toujours de la tête. C’est d’autant plus dommage que ce sont de bonnes lettres ;

  1. I. H. S. In hac salus, dans ceci (cette croix) le salut. (N. du Tr.)