avait plu au ciel de rendre naturellement ennuyeuses, comme les taureaux et les dindons.
Cette femme bonne et bienfaisante ne pouvait guère manquer de se sentir fortement attirée vers Silas Marner, maintenant qu’il lui apparaissait sous l’aspect d’une personne souffrante. Un dimanche, dans l’après-midi, elle emmena son petit Aaron avec elle, et se rendit chez Silas. Elle portait à la main quelques petits gâteaux au saindoux, faits de pâte peu épaisse, et très estimés à Raveloe. Aaron, enfant de sept ans, dont les joues ressemblaient à des pommes, et dont la collerette propre et empesée paraissait être l’assiette qui contenait ces fruits, eut besoin de toute l’audace de sa curiosité pour s’enhardir contre la crainte que le tisserand aux gros yeux ne lui infligeât quelque mal physique. Son appréhension s’accrut beaucoup quand, en arrivant aux Carrières, lui et sa mère entendirent le bruit mystérieux du métier.
« Ah, c’est comme je le pensais, » dit Mme Winthrop tristement.
Ils durent frapper avec force, avant que Silas les entendît ; cependant, lorsqu’il vint enfin à la porte, il ne montra aucune impatience, comme il l’eût fait autrefois en recevant une visite qui n’était ni sollicitée ni attendue. Jadis, son cœur avait été comme un coffret fermé à clef, et contenant ; un trésor ; mais maintenant le coffret était vide, et la serrure en était brisée. Abandonné dans les ténèbres et y cherchant