verser sans faute cent livres sterling le mois dernier. Il profite de ce qu’il a une ferme écartée, et il croit que je le perdrai de vue. »
Le squire venait de débiter son discours en toussant et en s’interrompant ; toutefois, sans arrêt assez long qui pût servir de prétexte à Godfrey pour reprendre la parole. Celui-ci vit que son père avait l’intention d’éluder toute demande pécuniaire motivée par le malheur arrivé à Éclair. En outre, il devina que le ton d’insistance auquel le squire avait ainsi été amené en parlant du peu d’argent qu’il avait et de ses arriérés, devait probablement produire dans son esprit la disposition la moins favorable pour écouter les aveux de son fils. Cependant il fallait continuer, maintenant qu’il avait commencé.
« C’est quelque chose de plus grave : le cheval a été empalé sur un pieu et il s’est tué, » dit-il, aussitôt que son père se fut arrêté et eut commencé de couper sa viande. « Mais je n’avais pas l’intention de vous demander de m’en acheter un autre ; je songeais seulement que j’avais perdu les moyens de vous rembourser avec le prix d’Éclair, comme je me le proposais. Dunsey l’a emmené à la chasse l’autre jour pour le vendre, et, après avoir conclu le marché avec Bryce pour cent vingt livres sterling, il a suivi la meute et a fait quelque saut insensé ou autre qui a immédiatement réglé l’affaire du cheval. Sans cette circonstance, je vous aurais donné cent livres sterling ce matin. »