Page:Eliot - Silas Marner.djvu/112

Cette page n’a pas encore été corrigée

la pluie, dit le maréchal. Cela fera mauvais effet quand le juge Malam apprendra qu’une plainte a été adressée à des gens honorables comme nous, et que nous n’avons fait aucune démarche. »

L’aubergiste fut de cet avis, et, après avoir demandé l’assentiment de la compagnie et dûment répété une petite cérémonie connue dans le haut clergé sous le nom de nolo episcopari[1], il consentit à bien vouloir accepter le réfrigérant honneur d’aller chez Kench. Mais, à la grande horreur du maréchal, la proposition qu’il avait faite d’être lui-même suppléant du constable, soulevait une objection de la part de M. Macey. Ce vieil oracle, qui prétendait connaître la loi, déclara qu’aucun médecin ne pouvait être constable, — que ce fait lui avait été transmis par son père.

« Et vous êtes médecin, il me semble, bien que vous ne soyez qu’un médecin-vétérinaire ; car une mouche est une mouche, lors même qu’elle serait un taon, » dit, en terminant, M. Macey, quelque peu émerveillé de sa sagacité.

Un violent débat s’éleva à ce sujet. Le maréchal, naturellement, n’était pas disposé à renoncer au titre de médecin, mais il soutenait qu’il était permis à un médecin d’être constable s’il le voulait ; que le

  1. Nolo episcopari, je ne veux pas être évêque. Allusion aux ecclésiastiques de l’Église anglicane qui, par humilité chrétienne, ne doivent pas accepter d’emblée d’être évêques. (N. du Tr.)