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mante. « Qui vraiment, pensait-elle, pourrait agir autrement avec une créature aussi aimable, aussi supérieure que Milly ? Je serais fâchée de quitter cette pauvre amie. »

Aussi, quoiqu’elle restât au lit jusqu’à dix heures et descendît pour déjeuner seule à onze heures, elle consentait gracieusement à ne pas dîner plus tard que cinq heures, repas où l’on servait une pièce de viande chaude qui, le lendemain, faisait le dîner froid des enfants : elle empêchait avec soin Milly de s’occuper trop exclusivement de sa famille, en la faisant lire, causer et se promener avec elle ; et même elle commença à broder un bonnet pour le prochain bébé, qui serait certainement une fille et s’appellerait certainement Caroline.

Après un ou deux mois de ce séjour à la cure, le Rév. Amos s’aperçut, comme cela était vraiment inévitable, de la forte désapprobation générale et du changement de manières de ses paroissiens à son égard. Mais d’abord il regardait encore la comtesse comme une femme charmante et influente, disposée à le servir de son amitié, et il pouvait difficilement chercher à renvoyer de chez lui une dame qui avait été si bonne pour lui et les siens, et qui pouvait d’un jour à l’autre annoncer spontanément la fin de sa visite ; de plus, il était fort de son innocence et éprouvait quelque dédain pour les gens qui le jugeaient mal ; enfin, il avait, comme je l’ai déjà indiqué, une forte volonté en partage, en sorte qu’une certaine obstination et un sentiment de défi se mêlaient à ses autres idées à cet égard.

La seule conséquence que cet état de choses ne pouvait empêcher était la saignée de sa maigre