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CHAPITRE VII

J’aime à croire, cher lecteur, que le séjour prolongé de la comtesse Czerlaska à la cure de Shepperton vous intrigue tout autant que les confrères de M. Barton ; et que vous n’êtes nullement disposé, je l’espère, à y attacher la maligne interprétation adoptée par le bilieux M. Duke, ainsi que par le sanguin M. Fellowes. Vous en avez assez vu sur le Rév. Amos Barton pour être convaincu qu’il était plus sujet à commettre des bévues que des péchés, plus sujet à être trompé qu’à tromper : et, pour peu que vous soyez physionomiste, vous aurez découvert que la comtesse Czerlaska s’aimait beaucoup trop elle-même pour se laisser entraîner à mal faire sans profit.

Comment donc, direz-vous, cette belle dame avait-elle pu se décider à s’établir dans la demeure d’un pauvre vicaire, où les tapis étaient criblés de trous, où le domestique consistait en une seule servante pour tout faire, et où six enfants couraient en liberté depuis huit heures du matin jusqu’à huit heures du soir ? Sûrement vous abusez de notre crédulité.

Le ciel m’en préserve ! je n’ai pas l’imagination