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— À propos, dit M. Ely, savez-vous à qui lord Watling a donné la place de Bramhill ?

— À un nommé Sargent. Je l’ai connu à Oxford. Son frère, qui est légiste, a été très utile à lord Watling dans cette vilaine affaire de Brounsell. C’est lui qui a procuré la place à Sargent.

— Sargent, dit M. Ely. Je le connais. N’est-ce pas un individu qui babille avec assurance ; qui a écrit des voyages en Mésopotamie ou quelque chose d’analogue ?

— C’est bien cela.

— Il a été une fois à Witherington, comme vicaire de Bagshawe. Il y était en assez mauvaise odeur, à cause de quelque léger scandale, je crois.

— En parlant de scandale, reprit M. Fellowes, avez-vous appris la dernière histoire concernant Barton ? Nisbett m’a dit qu’il dîne seul, à six heures, avec la comtesse, tandis que Mme Barton fait la cuisine en bas.

— C’est une autorité assez apocryphe que Nisbett, dit M. Ely.

— Ah ! dit M. Cleves, les yeux pétillants de bonne humeur, soyez sûrs que c’est une fausse version. La vérité est qu’ils dînent ensemble avec leurs six enfants, et que Madame est une excellente cuisinière.

— Je souhaite que ces dîners en tête-à-tête soient le pire de cette triste affaire, dit le Rév. Archibald Duke d’un ton légèrement ironique.

— Bon ! dit M. Fellowes en remplissant son verre d’un air gai, Barton est certainement la plus grande dupe qui existe, ou bien il a quelque secret, quelque philtre ou autre pour paraître charmant aux yeux du beau sexe.